la proximité d’un cimetière fait-elle baisser les prix ?
Contre toute attente, les chiffres que nous avons recueillis montrent que la proximité d’un cimetière ne diminue pas - mécaniquement - le prix de l’immobilier. En clair, même si 12 % des Français que nous avons interrogés souhaiteraient vivre près d'un cimetière pour payer moins cher, on ne peut pas affirmer qu'il existe une corrélation directe entre la présence d'un cimetière et les prix des logements situés à proximité.
Cette innocuité est d’autant plus surprenante que les ⅔ (66 %) des personnes interrogées estiment, au contraire, que le prix d’une habitation donnant directement sur un cimetière sera inférieur aux prix du marché. « En étudiant les marchés immobiliers autour d’une centaine de cimetières dans les plus grandes villes françaises, nous n’observons pas une dégradation du prix à leur approche. Nous constatons plutôt des réalités très hétérogènes selon l’environnement du cimetière. Il est donc impossible d’affirmer qu’il existe un “effet” cimetière » explique Alexandra Verlhiac, économiste chez SeLoger.
Outre la proximité à d'un cimetière, d'autres facteurs jouent sur le prix du logement tels que la proximité d'un élément attrayant (monument historique, parc...) ou la qualité du logement.. Autrement dit, s’il jouxte un cimetière, un bien immobilier ne coûtera pas nécessairement moins cher qu’un autre qui en serait éloigné. Reste à savoir si ce qui est vrai dans les métropoles l’est aussi en dehors des grandes villes…
Comme nous l’avons vu, au global, la seule présence d’un cimetière ne fait pas baisser, à tout coup, le prix d’un bien immobilier. Pour autant, il est intéressant de constater que, dans certaines villes dont nous avons étudié les marchés immobiliers, la proximité d’un cimetière semble avoir un impact, que celui-ci soit à la hausse ou à la baisse, sur les prix des habitations. Ainsi, à Bordeaux, les appartements situés à proximité des cimetières tendent à coûter 4 % moins cher que ceux qui en sont plus éloignés au sein du même quartier.